expédition alpinisme / ascension de l'Everest (face sud)/ Népal/ 8849m
date : avril-mai 2021
température : -30°C/ -40°c ressenti
participant : franck tessier, nima sherpa
moyens : alpinisme avec oxygène à partir de 7500m
Expédition sur le plus haut sommet du monde en période de pandémie. La préparation de l’expédition a été très courte en raison des incertitudes liées à l’épidémie de Covid 19. Le projet initial était l’ascension par la face nord sans oxygène mais la fermeture du Tibet a définitivement mis fin à ce projet. Faisant l’hypothèse d’une moindre fréquentation du massif en raison de la situation sanitaire, la décision est prise de partir. L’équipe rassemblée autour du camp de base sera finalement de 8 participants comptant 6 indiens et un italien. Pour ma part, et suivant ma demande, j’aurai la chance de pouvoir évoluer en totale autonomie au dessus de camp de base. Pour ce qui concerne la logistique (tentes, nourriture), elle sera totalement assurée par une agence népalaise. Pour le sommet, je serai accompagné de Nima, un sherpa ayant déjà fait plusieurs fois l’Everest. Au final, il n’y aura pas vraiment moins de monde sur les pentes de la montagne et la Covid va rapidement frapper aux portes du camp de base. La décision est prise de monter en altitude le plus rapidement possible afin d’échapper à l'épidémie. Le protocole est encore personnel avec 2 montées à 7200m (camp 3) dont une nuit passée seul dans la tente. La montagne n’est pas encore équipée en cordes fixes jusqu’au sommet et l’attente au camp II est interminable. Le message de Sandra, ma compagne, fera tout basculer. Elle signale, en effet, une fenêtre météo pour le 12 mai prochain, c’est à dire dans 2 jours. Suit un appel radio au camp de base pour signifier mon départ avec Nima vers le sommet. Nuit au camp 3, puis longue ascension vers le camp IV (col sud). Depuis le début de l'expédition, je n'ai eu aucun troubles liés à l'altitude, aucun maux de tête et aucun signe de défaut d'adaptation. En revanche, vers 7500m, j'observe un vrai ralentissement de mon rythme de progression. Il est vrai que mon hydratation était insuffisante depuis plusieurs jours. Il y a également la promesse à mes proches de ramener mes doigts intacts. L’insistance de Nima sur ce point a eu raison de ma volonté de poursuivre sans oxygène. L’arrivée au col sud (zone des 8000m) est décourageante : une vaste étendue de déchets à ciel ouvert ponctuée par des tentes à moitié déchirées … Il ne fait pas bon rester ici et pourtant, la seule volonté de ma part est celle de vouloir prendre un peu de repos. Le créneau d’ascension ne laisse aucune possibilité car le mauvais temps arrive demain. La décision est prise de monter dans la soirée. Pas beaucoup de récupération en perspective, qu’importe ! Il faut y aller. Montée lente et désespérante derrière plusieurs cordées d’alpinistes. Il est particulièrement difficile de doubler sans créer des complications chez les grimpeurs et il est impossible de doubler à certains endroits trop exposés. Au fur et à mesure, mes pieds s’engourdissent et il faut veiller constamment à remuer les orteils. Nous arrivons au petit matin au sommet après un superbe cheminement sur la crête sommitale et nous quittons les masques pour plus de confort ; pour ma part, je ne vois aucune différence… Une demi heure est passée et c’est l'heure de la descente. Le retour au camp IV est sans difficultés. Pourtant, en un instant, les conditions basculent avec le vent qui souffle violemment. La descente vers le camp de base est interminable. Le sommet a été gravi aux prix de quelques engelures aux doigts des 2 mains pour notre duo. Les conditions de retour depuis le camp IV ont été délicates mais on conservera nos doigts, ouf !!! On apprendra aussi que plusieurs grimpeurs, dont quelques amis français, ont été contaminés par la Covid, triste expérience en montagne loin de tout. Finalement, notre stratégie aura été la bonne, celle de s'isoler en altitude et de tenter le sommet le plus tôt possible !!!
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expédition alpinisme / ascension du Cho Oyu (8200m)/ Tibet /Chine (Himalaya)
date : avril-mai 2018
température : -30°C/ -40°c ressenti
participant : franck tessier
moyens : alpinisme en autonomie sans oxygène, seul et sans sherpa
Expédition de 55 jours au total sur le 6ème sommet du monde. L'ascension du sommet, réputée pour être facile, s'est avérée assez délicate tant sur le plan des conditions météorologiques (2 créneaux de 2 jours uniquement sur 2 mois!) que sur le plan technique du fait de la présence de glace vive et de passages raides à 60-70° . L'ascension, sans oxygène, nécessite par ailleurs une vigilance extrême afin de préserver son intégrité physique et d'éviter les gelures des extrémités. A cette période, au printemps, nous n'étions pas nombreux sur la montagne (19 grimpeurs, toutes nationalités confondues, et 99,9% d'utilisation d'oxygène). Les épisodes neigeux (presque tous les jours) et venteux (plus de 100km/h au sommet) ont nécessité une longue période d'attente ponctuée de quelques séances de portage de matériel et d'équipement de la paroi. Des sherpas employés par une expédition commerciale ont ensuite équipé la montagne de cordes fixes, ce qui a facilité l'ascension. Contrairement aux expériences précédentes, j'ai choisi de faire uniquement 2 camps d'altitude (C1 à 6400m / C2 à 7200m) avec des dénivelés cumulés élevés. Le protocole final pour atteindre le sommet a été le suivant : J1 /camp de base (5600m)-camp 2 (7200m) J2 / nuit au camp 2 à 7200m (vent violent) J3 / camp 2 (7200m)-sommet (8200m) (13h d'ascension). A noter, que je n'ai pas consommé d'oxygène, aucun médicament (pas même une aspirine!) et je n'ai jamais eu de maux de tête. La réussite tient probablement à une bonne préparation physique et psychologique ainsi que de nombreux footing en altitude pendant les jours d'attente. Tout ceci associé aux nombreux conseils de mon ami Domi Trastoy, auteur de plusieurs 8000m en autonomie. Il est vrai que si nous avons grimpé chacun de notre côté, nous nous sommes connus au camp de base et nous avons passé tout notre temps à scruter la montagne afin de prendre la bonne décision pour réaliser l'ascension.
Une pensée également à notre ami sud coréen connu sur place, Park Shinyeong, toujours souriant et enthousiaste, qui a perdu la vie à la hauteur du camp 2. Nous pensons à lui et à sa famille.
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ascension du volcan Elbruz / Russie (Caucase) / 5642m
période : mai 2015
température : -20°c au sommet
participants : sylvie salicis, franck tessier
moyens : ski de montagne, crampons (partie sommitale), refuge
Ascension classique par la voie normale. L'Elbrouz est le plus haut sommet d'Europe mais l'Elbrouz est aussi victime de son succès car il est très fréquenté faisant partie des "seven summits". Les chances d'être seul sur la montagne sont minces et seules les conditions météo peuvent faire chuter la fréquentation. Il peut faire très froid sur l'Elbrouz et le vent vient aggraver le froid ressenti. Notre ascension ciblée sur une petite semaine a pu aboutir uniquement grâce à l'observation météo par satellite qui a conditionné le seul jour d'ascension possible . Pari réussi grâce à la performance de la technologie satellitaire actuelle ainsi qu'une bonne dose de chance. La descente à skis s'est faite sous la neige sans aucune visibilité. Il n'en demeure pas moins que le gain de temps à la descente est très important lorsqu'on choisit l'option ski et ceci va dans le sens de la sécurité.
Expédition alpinisme/ Ascension du Nun / Zanskar /Himalaya / Inde/ 7135 m
période : aout 2014
température : -20°c au sommet
participants : martin peš , matěj koukl, nima sherpa, franck tessier
moyens : marche en crampons, pose de cordes fixes, bivouacs
Le Khun et le Nun sont deux montagnes voisines qui se dressent à plus de 7000 m au dessus des vallées du Zanskar. Le Nun, le plus facile des deux, est un sommet peu fréquenté car moins prestigieux que le Khun, il n'en demeure pas moins très esthétique dans la pureté des lignes. L'expédition est légère puisqu'elle regroupe 2 alpinistes tchèques Martin et Matěj ainsi que Nima, un sherpa d'altitude très expérimenté. Plus de 1500m de cordes fixes seront posées afin de sécuriser la descente dans les passages les plus raides. L'ascension jusqu'au sommet s'est déroulé en 3 camps principaux. Un grand coup de "chapeau" à Nima sans qui l'ascension aurait été beaucoup plus complexe, notamment le dernier jour, après le sommet, où il a fallu rechercher les cordes fixes enterrées sous 50cm de neige fraîche! Du camp 3 au sommet, on trouve les passages les plus raides sur un dénivelé important. La technique des cordes fixes permet de sécuriser la descente et de gagner du temps. Ascension sauvage de toute beauté.
Mont Aconcagua / cordillère des Andes / Argentine/ 6962m
date : octobre 2005
température : -20°c au sommet
participants : irene margaritis, franck tessier
moyens : marche classique et avec crampons, bivouacs
Ascension classique par la voie normale en tout début de saison. L'Aconcagua, point culminant du continent américain, est une montagne populaire et très fréquenté. Il n'y a aucune difficultés techniques hormis la problématique de l'altitude et les conditions météo de haute montagne. Les études statistiques montrent qu'un nombre important de grimpeurs souffrent de mal des montagnes. Ceci est probablement dû à une conjonction de facteurs associant une fréquentation importante, l'absence de difficultés et la rapidité de l'ascension.
... "le vent sur la crête était si violent qu'il était impossible de se tenir debout". Le jour suivant a été marqué par le retour du beau temps et une diminution de la force du vent, ce qui permettait d'envisager le sommet avec plus de sérénité. Etonnamment, aucune âme qui vive n'était présente sur la dernière partie de l'itinéraire et la partie sommitale. Si l'ascension dans la rocaille peut paraître un peu monotone, la vue du sommet, notamment vers la face sud, est... absolument renversante.
Ojos del Salado / Cordillère des Andes /Chili/ 6900 m
période : octobre 2005
température : -15°c au sommet
participant : franck tessier
moyens : marche, corde fixe en place pour atteindre le sommet
L'Ojos del Salado est le plus haut volcan du monde. Situé aux confins du chili, à la frontière de l'Argentine, l'Ojos del Salado est un sommet assez peu fréquenté. L'ascension est très rapide et il faut se méfier des effets de l'altitude. La vue du sommet est superbe sur les sommets de la cordillère des Andes. "J'ai observé quelques petites fumerolles dans le cratère qui traduit la signature volcanique". Il y a une petite corde afin de surmonter le ressaut rocheux qui mène au sommet. Les couleurs des roches érodées par le froid, la pluie et le vent sont absolument magnifiques. L'ascension s'est effectuée rapidement en une journée après une nuit au refuge Tejos (non gardé). "L'ascension de l'Ojos del Salado allait me servir de parfaite acclimatation pour monter ensuite au sommet de l'Aconcagua. "
Pic Lénine / Pamir/ Himalaya / Russie/ 7134 m
date : août 2003
température : -22°c au sommet
participants : irene margaritis, franck tessier
moyen : marche avec crampons, bivouacs
Ascension classique par la voie normale en fin de saison. Plusieurs nuits passés à plus de 6000m pour attendre le beau temps...le dernier jour fut le bon pour l'ascension du sommet. Au retour, les crevasses qui jalonnent le parcours sont très larges et l'une d'elles nécessite un saut particulièrement athlétique. Irène accroche un peu le crampon à l'arrivée, la jambe subit une torsion, bilan : rupture des ligaments croisés...La fin de la course se fera à dos d'homme et en marchant difficilement. Pose d'attelle de fortune pour une immobilisation partielle.
Pérou/ Yerupaja Grande/ 6134m
date : 1981
température : -15°/-20*c
participants : gilbert burzucchi, yves martin, andré philippe, thierry rossi, franck tessier
moyen : alpinisme
Expédition dans les Andes Péruviennes avec comme 1er objectif : l'ascension de l'arête de la Santa Cruz (photo de gauche) dans la Cordillère Blanche. Les conditions météo ne nous permettront pas d'atteindre le sommet, une grande quantité de neige fraîche s'étant accumulée sur la crête convoitée. Après 10 jours de trekking à cheval en direction de la cordillère de Huayhuash, nous sommes prêts pour réaliser notre deuxième objectif : l'ascension de la face sud du Yerupaya Grande (2ème sommet du Pérou). La paroi est immense et de nombreuses chutes de séracs dévalent les flancs de la face sud. Nous apprendrons plus tard que ce sont des tremblements de terre qui sont à l'origine des avalanches. Nous nous engagerons à 3 dans la paroi sans tente et nous prévoyons de bivouaquer dans la pente. L'ascension est interminable et nous débouchons enfin sur l'arête sommitale après 3 bivouacs par des températures très négatives. Nous poursuivons à deux, avec Gilbert, jusqu'au sommet. La descente sera, elle aussi, très fastidieuse et nous arriverons épuisés au camp de base accueillis par une expédition anglaise qui nous suivait aux jumelles depuis plusieurs jours...Une très grande satisfaction d'avoir vaincu cette grande paroi mais une grande déception pour notre coéquipier, Thierry, qui doit être rapatrié en urgence à cause de ses orteils gelés.