exploration de cratères volcaniques d'Ambrym / archipel du Vanuatu/ Pacifique sud

date : de 1997 à 2001

température : +30°c / +45°c en approche finale/ +1100°c au coeur de lave en fusion

participants : irene margaritis, franck tessier

moyens : équipement d'exploration spéléologique, 430m de cordes fixes statiques

Une première descente dans le cratère du Benbow a eu lieu en solo dès 1996 et le dernier obstacle jusqu'au lac de lave a été franchi en 1997. La même année, nous avons effectué la première descente dans l'immense cratère  du Marum  grâce à l'utilisation de techniques d'exploration en spéléologie et de haute-montagne. L'amarrage sur la lèvre du cratère a été réalisé grâce à la technique du "corps mort" enfoui dans la cendre en suivant la même procédure que dans la neige. Les autres amarrages dans la paroi du cratère étaient constitués de chevilles à expansion, de goujons et de cornières métalliques de 0,80cm. Chaque descente dans le cratère dure environ 4-5 heures car il faut nécessairement ré-équiper la voie chaque année à cause de la corrosion permanente des gaz. Nous avons atteint les rives du lac de lave à chaque descente et nous avons pu admirer son activité de ressac permanent avec des vagues et des fontaines de lave. A notre connaissance et en accord avec les informations de l'Institut de Recherche et de Développement (IRD, ex-Orstom) personne n'avait atteint le fond du cratère, profond de 450 mètres, avant cette date. La principale difficulté de cette exploration réside dans la nécessité de maîtriser parfaitement les techniques d'exploration sur corde et d'accepter de respirer un air saturé en gaz acides et ce, malgré le port du masque. L'approche du lac ne peut se faire que si l'on possède une très grande expérience du terrain volcanique et il n'est pas rare de se trouver exposé à des projections de lave et de blocs incandescents à l'extérieur des bords du cratère. Ce genre d'environnement est très hostile pour les organismes et le matériel et le fait d'être présent quelques heures au fond du cratère est un rare privilège que l'on ne peut prolonger longtemps. A chaque descente, nous avons passé une nuit au fond du cratère. J'ai pu également effectuer une descente en solo au fond du cratère afin de rapporter des images au plus près de l'activité volcanique. La faisabilité de ce type d'expédition dépend également de l'aide des populations locales, et dans ce cas, celle du village de Lalinda et de son chef Wilfried avec laquelle nous avons tissé des relations d'amitié.  Par ailleurs, l'organisation et le bon déroulement des explorations reposaient également sur la participation de quelques personnes, dont Michel Lardy (ingénieur de recherche, IRD), Douglass Charley (technicien, IRD) et Gilles Bourdet, responsable du transport aérien dans l'Archipel.